lundi 19 janvier 2015

Cet ordinaire, vraiment extraordinaire

J'aime à me dire que je suis le gardien de l'ordinaire. De cet ordinaire que personne ne voit, hormis les âmes simples et disponibles.
En effet, il faut être simple et disponible pour voir l'extraordinaire dans l'ordinaire des jours.

Regarder, mieux, contempler une abeille sur une fleur pour en extraire le nectar en un ballet gracieux.
Admirer les feuilles des arbres, enlacées dans une danse mortelle au vent d'automne.
Écouter les rires d'enfants, habillés d’innocence pour encore un peu de temps, avant que l'âge et les grandes personnes n'y voient à redire.
Ces grandes personnes, pressées de vivre, alors qu'elles courent vers leur propre mort. Mort qui les enveloppe déjà, sans qu'elles ne s'en rendent compte.

Il est si rare de voir les adultes sourire. Rire, peut-être ? Mais sourire, plus rarement. 
Le sourire dont je parle est propre à l'enfance et à l'innocence.

Notre monde est usé par trop de savoir, de pouvoir et d'avoir. Pour lui, l'ordinaire est ennuyeux et triste. Il veut s'en échapper à tout prix, fut-ce à celui de perdre son âme.

Le salut du monde est dans l'enfance. Le Christ n'a-t-il pas dit qu'il fallait redevenir des petits enfants, afin de pouvoir entrer dans le royaume des cieux ?
Il faut savoir regarder le monde avec les yeux de l'enfant. L'innocence, l'émerveillement , la gratuité, la confiance, sauveront le monde.
Les adultes, ces grandes personnes dont on nous dit qu'elles savent, ne savent rien en fait. Ils vivent dans un monde qu'ils se sont fabriqués, mais qui n'est en rien, réel.

Les enfants, les mystiques, les poètes  et les artistes en général, vivent dans le vrai monde. L'imaginaire n'est pas où l'on pourrait le croire.

Lorsqu'un adulte croie vivre dans la réalité, c'est alors qu'il se trompe lourdement. C'est lui qui vit dans l’illusion. 

Alors oui ! J'aime à me dire que je suis le gardien de l'ordinaire. De cet ordinaire accessible qu'aux gens simples et disponibles.

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